Vitrine

Catégories : Femmes fessées
il y a 1 an
  • Tu dors ?

  • Non…

  • C’est fou, les rêves, hein ? Parce que tu sais pas ce que je viens de rêver ? Mais tu vas pas te moquer de moi au moins ?

  • Mais non ! Vas-y ! Dis !

  • J’étais au boulot. Je venais de finir la vitrine. Et elle m’engueulait la mère Bernier, mais elle m’engueulait ! « Parce que vous appelez ça du travail, Laëtitia ! N’importe quelle stagiaire de quinze ans aurait fait mieux que vous. Non, mais pourquoi je vous paye, hein ? Vous pouvez me dire pourquoi je vous paye ? » Elle était furieuse. Et puis d’abord puisque c’était comme ça, puisque j’y mettais autant de mauvaise volonté, elle allait me flanquer une fessée, dans la vitrine, devant tout le monde. Et moi, bizarrement, ça me paraissait pas si incongru que ça. Presque naturel. Comme s’il allait de soi que les patronnes fessent leurs vendeuses en public quand elles en sont mécontentes. Comme si ça arrivait tous les jours. « Déculottez-vous ! » Et j’obéissais. C’était normal. Complètement normal. Et elle me corrigeait avec une espèce de grande règle en bois dont elle m’appliquait de grands coups réguliers sur les fesses, m’arrachant, chaque fois un long gémissement de douleur. Je ne protestais pas. Je ne suppliais pas. Je me laissais faire. J’avais mal. J’avais honte, mais en même temps…

  • En même temps ?

  • Je sais pas. C’était étrange comme impression. Presque agréable. Oui, carrément agréable, même, par moments. Surtout après, quand elle a eu fini et qu’elle a voulu que je reste dans la vitrine. Il y avait des gens qui s’arrêtaient, sur le trottoir, pour regarder. De plus en plus nombreux. Je ne les voyais pas – je leur tournais le dos – mais je les entendais. Ça commentait. Ça s’esclaffait. Ça se moquait de moi. Mais d’être là, exposée toute nue aux regards, avec les fesses toutes rouges, ça ne me gênait pas. Pas du tout. Ça aurait dû, je le savais bien, mais non. Non. Au contraire. On aurait dit que ça me faisait plaisir d’une certaine façon finalement d’avoir honte. C’est dur à expliquer ça. Tu comprends ?

-Oh, que oui ! Et que ça te fasse plaisir d’avoir honte t’avais encore plus honte… Et donc encore plus de plaisir… Non ?

  • Comment tu le sais ? Il y avait un peu de ça, oui…

  • Beaucoup, plutôt, non ?

  • Mais où je suis allée chercher tout ça, moi ? Parce qu’après, dans mon rêve, elles entraient dans le magasin, les femmes. Elles s’approchaient tout près. Elles faisaient leurs réflexions tout fort. Que je l’avais pas volé. Que j’étais une petite prétentieuse. Qu’elle aurait dû m’en donner beaucoup plus souvent, madame Bernier. Que si seulement ça pouvait me remettre les idées en place. Ça a duré toute la matinée comme ça. Mais tu sais pas le pire ? C’est que quand ça s’est arrêté, quand ça a été l’heure de fermer et que je me suis réveillée, eh ben je le regrettais presque. C’est fou, ça, quand même ! Comment tu l’expliques ? Parce que je suis pas du tout comme ça. Je suis même exactement le contraire.

  • Peut-être pas tant que ça finalement.

  • Tu crois ? Mais ce serait affreux !

  • Peut-être que tu t’es fait vivre en rêve ce que tu ne te donnes pas le droit de vivre dans la réalité ?

  • C’est idiot ce que tu dis. Complètement. Je m’en serais rendu compte, quand même, depuis le temps…

  • Eh, ben dis donc !

  • Quoi ?

  • Comment il t’avait mis en appétit ton rêve ! Il y a longtemps que t’avais pas fait trembler les murs comme ça !

  • Tu crois que c’est à cause de ça ?

  • Il y a que toi qui peux savoir.

  • Peut-être un peu quand même… Parce que j’y pensais, par moments, pendant qu’on le faisait. Je suis cinglée, hein ? Je suis complètement cinglée.

  • Tout de suite les grands mots…

  • Ben si, attends ! Tu trouves ça normal, toi, d’avoir envie, à mon âge, de se faire flanquer des fessées devant tout le monde ?

  • Ni normal ni anormal. C’est comme ça, c’est tout. Et t’es loin d’être la seule.

-Faut que je te dis un truc. Je t’ai menti. Pour mon rêve. Je t’ai menti. Je l’ai pas fait. Enfin, si ! Mais pas comme je t’ai dit. Je dormais pas. J’étais réveillée. Et j’ai tout inventé dans ma tête.

  • C’est pas bien du tout, ça ! Tu sais ce que ça mériterait ?

  • Oui…

  • Quoi donc ?

  • Une fessée…

  • Une fessée. Parfaitement ! Une fessée que je vais te donner. Mais pas tout de suite. Pas maintenant. Faut d’abord que je nous trouve des spectateurs. Qui sauront se moquer de toi bien comme il faut.

  • Tu comprends tout. Tu comprends vraiment tout…

Pas mal. J'aime bien la tournure de l'histoire.
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